Quand je peints dehors...

Quand je peints dehors, le temps s'arrête. Rien de ma vie de tous les jours n'interfère avec ce moment de grâce, ce moment tout spécial ou je laisse mon œil choisir ce qu'il lui plait et ma main décider ce qu'elle interprète. Il n'y a plus de sujet. Il n'y a que des formes et des couleurs qui me plaisent et que je capte à coup de pinceau ou de bâton à l'huile. Je raconte une histoire en couleur pour le spectateur à venir. L'histoire peut être réaliste, humoristique, inventée, une fiction ou imaginaire. Peut importe! Je suis maître de cette histoire visuelle qui danse en harmonie avec mon émotion et mes choix du moment. Comment se finira l'histoire? Ce n'est pas important! Tout est dans l'action et dans le processus de création. Plus je plonge dans l'inconnu, plus je découvre et maîtrise mon histoire. Le bonheur est palpable. Il m'habite, il fait battre mon cœur.

Et si j'enfreignais les règles... Et si j'osais le désordre... Et si je changeais le réel... l'aventure commence. Je découvre en même temps que ma main peint. Il faut oser et plonger dans le vide. C'est la seule façon d'avancer et de se révéler à soi même. Je prends le risque de rater! J'essaie l'inconnu... ce geste que je ne connais pas. Cette couleur qui ne se peut pas... mais pourquoi pas!

Je pars de la base. Je sais que je peux peindre et dessiner le réel. C'est rassurant! Mais l'inconnu la découverte de ce que j'ai à dire est épeurante et excitante à la fois. Et si je ratais? J'aurais appris quelque chose. Voilà! Comment la couleur ou le médium réagit. Comment je peux me rattraper. Comment faire une boue. Et puis après. Qu'est ce que ça dérange si le processus a été enrichissant, enivrant, gratifiant!

Il ne faut pas avoir peur. Il faut plonger à chaque fois en faisant confiance que chaque coup de pinceau est un pas en avant et qu'avant de courir, il faut savoir marcher.

Mika-Marjolaine